Marée haute, marée basse sur une maquette au 5000e. Sont représentés les 4 villages autour des traces du port: Asnelles, St Come de Fresné, Arromanches, Tracy-sur-Mer (de gauche à droite = de l'est vers l'ouest).
Aurélie Ménager et Laure Finck, étudiantes en 5e année à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris La Villette. Pôle Art, Architecture, Scénographie, encadré par Marc Bourdier, Jean-Louis Chassard, Jacob Gautel, Gerald Gribé, Mahtab Mazlouman. Le jury final a eu lieu à l'Ecole de Paris la Villette, le mercredi 8 juillet 2009.
où ?
Le site du projet est le port artificiel Winston Churchill, situé autour des villages de Tracy sur Mer, Arromanches-les-Bains, St Come de Fresné et Asnelles, en Basse Normandie, sur les plages du Débarquement. Pourquoi ce site? L'endroit accueillit le 7 juin 1944, un jour après le jour J, un port artificiel remorqué depuis les cotes anglaises afin de permettre un déploiement des forces alliées et un ravitaillement plus rapide. Le port met ainsi en avant l'importance du processus du débarquement, le but étant d'avancer dans les terres. Il ne reste aujourd'hui de cet ouvrage flottant que quelques éléments en béton armé, que la mer ronge petit à petit. Les enjeux sont ainsi très importants: celui du devenir d'une innovation technique sans précédent, celui de la conservation des traces d'un processus, celui de la mémoire et de la commémoration.
quoi ?
Quelle-s (re)présentation-s du passé ? Comment représenter la relation de l’homme au temps? Comment matérialiser la présence d’une absence ? Questionnement sur le but commémoratif : pourquoi perpétuer uniquement le souvenir d’un événement ?
Notre travail s’intéresserait à l’oubli comme possibilité de la mémoire, un oubli actif consistant en une relecture du passé et destiné à changer le sens du passé par le futur. « Se souvenir ce serait oublier ? » Paul Ricoeur.
L’oubli témoigne d’un rapport immédiat au temps. Il insère une distanciation par rapport à la trace (ici les vestiges du port artificiel) mais la considère comme preuve d’un effacement. Le projet chercherait finalement à rendre compte de l’absence de la présence passée. Plus que de statuer sur la trace comme objet-témoin victime du passage du temps, notre projet tente de poser la question du territoire. Le projet s’implante dans un lieu de mémoire. La mémoire du territoire fait le lieu de la trace et donc la mémoire de la trace.